On pourrait imaginer que l’intelligence artificielle est globalisée, et pourtant elle est « culturalisée ».
Nous avons interrogé le modèle américain CHATGPT, le français LE CHAT et le chinois DEEPSEEK pour évaluer une composition d’objets d’un point de vue artistique et obtenir des conseils pour l’améliorer:
Le modèle américain donne des recommandations pratiques et précises sur les distances entre objets, en longueur et profondeur.
Le modèle français commence par les principes de décoration (un utilisateur américain pourrait se demander « What’s the point ? » ) et nous avons dû insister pour obtenir de lui des précisions concrètes.
Cela correspond vraiment au gap « entre pragmatisme et conceptualisation » décrit dans notre modèle interculturel, les Américains tendant vers le pragmatisme Just do It et les Français vers la conceptualisation Je pense donc je suis.
Nous nous sommes amusés à demander aux deux modèles si cette différence pouvait s’expliquer:
Le Français pose que « les différents modèles d’intelligence artificielle peuvent effectivement avoir des approches et des styles différents en fonction de leur conception, de leur entraînement et des données sur lesquelles ils ont été formés ». Tandis que l’Américain liste immédiatement les différences éditoriales entre CHATGPT et LE CHAT.
Le Français partage donc une vue d’ensemble intellectuelle, et l’Américain sa mise en application.
Il y a d’autres différences, tout aussi culturelles :
- L’Américain tend à tutoyer, le Français à vouvoyer.
- Quand on lui exprime vertement un mécontentement, l’Américain dit que l’on a raison et qu’il va essayer de faire mieux, tandis que le Français prétexte un problème technique pour stopper la conversation. Difficile de ne pas faire le rapport avec la « bonne citoyenneté » américaine et le « sens de l’honneur » français.
Quant au modèle chinois DEEPSEEK, il nous a suggéré entre autres d’« équilibrer les nombres d’objets par culture » pour favoriser le «dialogue Est-Ouest », nous plongeant en pleine géopolitique!
Deux conclusions à cela :
- Il faut de l’intelligence interculturelle pour sublimer l’intelligence artificielle.
- Il n’y a pas de bons et de mauvais modèles. Il y a des modèles complémentaires.
Cette diversité est une opportunité pour qui sait s’en servir.
Sur la plateforme GapsMoov, voir les gaps :
– Entre pragmatisme et conceptualisation.
– Entre mission et obligation.
– Entre conflit et partenariat.