De la banlieue lyonnaise à Dublin, Imen Boukassem partage son parcours inspirant de jeune diplômée partie vivre son premier défi professionnel à l’international. Entre autonomie, adaptation et découverte culturelle, elle raconte comment le « décodeur de cultures » de Gapsmoov l’a aidée à mieux comprendre son environnement et à s’intégrer dans une équipe multiculturelle.
Un témoignage authentique sur le courage de se lancer, apprendre, et grandir à l’étranger. 🌍✨
Gautier Saïs : Vous allez plonger au cœur d’une nouvelle histoire inspirante. Bienvenue dans 10 Minutes, le podcast des Français dans le Monde. Je suis Gautier Saïs et j’ai le plaisir de passer 10 minutes avec Imen Boukassem, direction l’Irlande. 10 Minutes, le podcast des Français dans le Monde. Français dans le Monde.fr. Je pourrais t’appeler Imen la Chanceuse, puisque pour l’instant, concernant ton nouveau VIE, tout s’est passé comme sur des roulettes. Bonjour et bienvenue, Imen.
Imen Boukassem : Bonjour.
Gautier Saïs : Content de faire ta connaissance. Tu es chef de projet dans une filiale d’Essilor qui fabrique des lunettes. Tu as fait tes études et aujourd’hui, ce stage VIE en Irlande. L’interview est réalisée dans le cadre du partenariat avec Gapsmoov, le « décodeur de cultures ». Un outil, d’ailleurs, que tu as utilisé après tes études quand tu cherchais ce VIE et qui te disait qu’il fallait aller en Irlande. C’est incroyable.
Imen Boukassem : En effet, c’est assez marrant de voir ça de cette perspective. Je me dis que finalement, le destin et le surnom de chanceuse me correspondent bien. Donc finalement, ça me va bien.
Gautier Saïs : Tu es originaire de la banlieue lyonnaise. Tu fais tes études à Lyon et en alternance à Valence chez Orange. Et à la fin de ton diplôme en septembre, tu voulais faire une expérience à l’étranger. Pourquoi tu avais l’impression que l’international était important dans ton parcours ?
Imen Boukassem : Alors, ayant fait mes études principalement en alternance, je n’ai pas eu la chance de faire ni d’Erasmus, ni d’échanges à l’étranger. Et je me disais que c’était quelque chose qui était important, autant pour apprendre les manières de travailler chez nos voisins que pour la culture personnelle. Je me suis dit, si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. Donc, je me suis lancée avec un bon niveau d’anglais.
Gautier Saïs : Comment tu avais entretenu ton anglais jusque-là ?
Imen Boukassem : Netflix aide beaucoup. On ne va pas se mentir.
Gautier Saïs : Tu regardes en VO ?
Imen Boukassem : Exactement, je regardais en VO, sous-titré VO, puis en VO uniquement. Après, ça a été beaucoup d’échanges avec les Erasmus qui étaient dans ma fac, qui, eux, étaient vraiment anglophones. Et là où je travaillais surtout qu’eux parlent vite et qu’il faut s’adapter le plus rapidement possible. Donc, c’est comme ça que j’ai entretenu mon anglais.
Gautier Saïs : Comment tu as entendu parler du VIE pour lancer tes recherches et comment ça s’est passé au début ?
Imen Boukassem : Alors, la première fois que j’ai entendu parler du VIE, c’était grâce à un collègue de travail, quand j’avais émis l’hypothèse que je voulais aller travailler à l’étranger. Au début, je regardais vraiment des offres d’emploi classiques, où c’est très compliqué de postuler quand on sort des études et qu’on est Français, sans expérience particulière autre que l’alternance. Et puis, mon collègue m’a parlé du VIE, puisque lui a eu la chance d’en faire un il y a quelques années. Et il m’a dit que c’était la meilleure porte d’entrée pour l’expérience internationale. Quelques semaines plus tard, j’ai pu en entendre parler aussi à l’école par mes professeurs. Et donc, je me suis lancée, regardée sur le site, regardée les offres. Et aujourd’hui, me voici.
Gautier Saïs : Alors, ce Volontariat International est piloté par Business France. Tu vas sur le site, tu vois les annonces. Et là, on va dire que tu as eu un peu de chance. Tu trouves des annonces qui te correspondent. Tu entres en relation avec les employeurs, les recruteurs. Rendez-vous RH, rendez-vous manager. Bim, en quelques semaines, c’est réglé.
Imen Boukassem : Exactement. Mes premières recherches datent de début octobre et j’ai signé mi-décembre, si ce n’est fin décembre.
Gautier Saïs : Quand on sait qu’on va se retrouver en Irlande, c’est quoi le premier réflexe ? C’est d’aller surfer sur Internet, retrouver des gens qui sont là-bas. Tu m’as dit que tu avais fait un post Reddit qui avait cartonné.
Imen Boukassem : Oui, j’ai fait un post Reddit sur la ville où j’allais emménager. Je suis Française, je vais bientôt emménager en Irlande. Est-ce que vous pouvez me conseiller des endroits ? Comment ça marche ? Qu’est-ce qu’il faut faire ? Où se loger ? Comment ça marche les bus ? Et finalement, beaucoup de gens m’ont répondu. Beaucoup de gens ont donné des conseils sur les logements. Et j’ai pu m’imprégner un peu de la culture locale et de la gentillesse, fameuse gentillesse irlandaise. Là, ça a été génial.
Gautier Saïs : Tu as senti une entraide, notamment entre VIE. J’ai l’impression que c’est un réseau qui s’entraide pas mal.
Imen Boukassem : Oui, en arrivant sur place, déjà, la première chose que j’ai pu constater, c’est que je n’étais pas la seule VIE qui avait eu des VIE par le passé. J’ai pu rentrer en contact avec une VIE qui est encore en VIE actuellement et un ancien VIE qui a signé son contrat et qui travaille sur place. Ils m’ont énormément aidée, donnaient des conseils sur la vie de tous les jours, sur comment avoir un logement, sur ce qu’il faut faire et comment s’occuper les week-ends.
Gautier Saïs : Alors, un VIE, ça se fait dans une entreprise française à l’international. Dans ton cas, c’est l’Irlande. Du coup, est pris en charge le transport en avion et ton premier mois d’hôtel parce qu’après, il faut que tu te débrouilles. Il faut que tu trouves un logement. On parle de crise du logement, notamment en Irlande. Tu as eu un peu de chance là aussi, puisqu’en 15 jours, tu as trouvé pas très loin de ton boulot.
Imen Boukassem : Exactement. Alors, j’ai vraiment regardé un peu aux alentours et je me suis très vite rendu compte que c’est vraiment une crise du logement où les loyers sont extrêmement élevés et c’est de la colocation principalement. Moi, j’ai eu la chance de trouver un petit appartement, mais cette fois-ci, plus en campagne, qui n’était vraiment pas très loin du boulot. Et je me suis dit, finalement, est-ce que ce n’est pas la solution ? Et ça a été la solution.
Gautier Saïs : Au bout de quelques semaines, puisque tu es installée depuis le 1er février 2025, c’est quoi ton plus gros plus de l’aventure et ton plus gros moins ?
Imen Boukassem : Alors, mon plus gros plus de l’aventure, c’est les paysages. Ici, ils sont magnifiques. L’Irlande est un pays extraordinairement beau. Les gens sont adorables. Et le point négatif, vraiment, la gastronomie irlandaise, je n’ai rien à en dire dessus, mais on est loin de notre patrie. Et j’avoue qu’un bon chèvre-miel me manque de temps en temps.
Gautier Saïs : Ah, tu sais, Imen, j’ai fait presque 2500 interviews. Quand on parle de nourriture, c’est un sujet sérieux, parce qu’à part l’Italie et l’Espagne, peut-être qu’ils se défendent un peu. Voilà. On ne trouve pas la même chose ailleurs. On ne va pas se cacher.
Imen Boukassem : Complètement.
Gautier Saïs : Quand tu rentres en France, tu te jettes dans une boulangerie pour acheter un petit pain au chocolat ?
Imen Boukassem : Alors, quand je rentre en France, la première chose que je fais, c’est que je vais chez le fromager, parce que j’adore le fromage. Et j’achète une tradition et je rentre à la maison avec mes parents. C’est une petite tradition maintenant.
Gautier Saïs : Justement, en parlant de manger, le petit déj, on le prend au taf. Ça, c’est surprenant.
Imen Boukassem : Ah oui. Alors, c’est quelque chose de très étonnant que j’ai découvert en arrivant ici. Les journées s’organisent à peu près toutes de la même façon. En Irlande, en tout cas, c’est très important, visiblement. En tout cas, là où je suis, où on arrive le matin entre 8h30 et 9h, ou peut-être 8h pour les plus matinaux, puis 10h30, petit déjeuner. Donc, breakfast au sein de l’entreprise. Et même, il y des gens qui ramènent leur petit déj de chez eux. Puis pour revenir manger ensuite vers 13h. Moi, c’est quelque chose qui m’avait surprise, mais on s’y fait.
Gautier Saïs : Et le soir, ce n’est pas une légende non plus. Quand on a fini de bosser, on peut se rendre au pub. Ça arrive.
Imen Boukassem : Oui, alors j’imaginais vraiment ça comme un lieu de beuverie, pas du tout très accueillant ou au contraire, trop à m’orienter sur se mettre une mine, on va dire. Et en fait, pas du tout. C’est plutôt très convivial où les gens sont là pour discuter, pour regarder autour d’eux, c’est une histoire de relâcher la pression. Et c’est très intéressant à regarder.
Gautier Saïs : C’était quoi pour toi le plus gros défi pour réussir ce VIE ? Qu’est-ce qui t’angoissait le plus avant que ça n’arrive ?
Imen Boukassem : Alors, ce qui m’angoissait le plus, c’est qu’au début, quand je recherchais des informations, par exemple sur les transports en commun, sur comment se développer, se déplacer, je n’avais pas du tout d’informations. Et c’est très compliqué de trouver des bus ou ce genre de choses. Et je me suis dit mais comment je vais aller au travail si ce n’est pas à vélo ? Bon, finalement, j’ai eu un vélo pour aller au travail pendant un petit moment. Mais j’ai eu cette angoisse de me dire je n’aurais pas les informations ou le système qu’on a en France pour avoir tout ça. Mais en fait, tout se passe par beaucoup de bouche-à-oreille, de communication comme ça. Donc, une fois sur place, tout s’est un peu enrôlé.
Gautier Saïs : Est-ce que tu crois que tu es une Imen différente aujourd’hui, que cette expérience internationale, même si c’est le début, t’a déjà changée ?
Imen Boukassem : Alors, je me sens beaucoup plus autonome, même si j’avais l’impression d’être assez indépendante et autonome avant. Mais là, je me rends compte que j’apprends à relativiser, à voir ça du côté irlandais de la chose, donc avec un peu plus de légèreté, en se disant que dans tous les cas, on va trouver une solution et que ce n’est pas… C’est en posant des questions et en se faisant aider par les autres qu’on s’en sort, et que l’autonomie et l’indépendance ne veut pas dire tout garder pour soi. Donc oui, je dirais que ça m’a quand même changée.
Gautier Saïs : Et est-ce que la région lyonnaise, la famille, les amis, tout ça, ça te manque un peu ?
Imen Boukassem : Je ne peux pas dire le contraire. Ça me manque même énormément sur certains moments, notamment quand je vois des réunions de famille ou même des amis qui vont aller profiter d’une soirée ensemble. Je me dis bon, je ne suis pas là, mais quand je rentre, on arrive à rattraper le temps perdu. Et puis, il y a la possibilité quand même avec les réseaux aujourd’hui de ne pas être complètement isolée.
Gautier Saïs : Complètement, ça me rappelle les VIE au temps du Covid où on s’appelait pour raconter nos vies. Mais là, on était juste dans la maison d’un côté. On ne pouvait juste pas sortir. C’était juste la différence. Quelle époque ? Pour terminer, parlons de ton travail. Tu te lances dans la vie professionnelle. Mais avec cette dimension internationale, tu travailles avec une équipe qui est assez internationale aussi, d’ailleurs, autour de toi.
Imen Boukassem : Complètement. Alors, dans mon équipe, on est assez vertueux. En tout cas, je travaille avec des gens de l’Europe entière où je travaille principalement en liaison avec des équipes italiennes, des équipes françaises, de temps en temps des équipes aux États-Unis. Donc là-dessus, j’arrive à communiquer, à discuter avec tout le monde. Et c’est un plus d’être, on va dire, plurinational et un peu partout puisqu’on arrive à comprendre un peu toutes les cultures. Et c’est très intéressant, en tout cas, de ce point de vue.
Gautier Saïs : Et ma dernière question pour ceux qui se posent la question de savoir s’il doit faire un VIE ou pas, ce serait quoi le conseil premier que tu donnerais ? À ne pas hésiter ?
Imen Boukassem : C’est-à-dire que si l’offre vous plaît, posez-vous la question. Pourquoi je ne la prendrai pas ? Pourquoi j’ai peur ? Et est-ce que vraiment, si c’était en France, j’hésiterais ou pas ? Si en France on n’hésiterait pas, c’est qu’à l’étranger aussi, il faut se lancer et aller à fond là-dessus.
Gautier Saïs : Et on salue tes collègues de boulot parce que tu es dans ton bureau et on les entend discuter derrière. Après tout, ils travaillent et on ne va pas les déranger plus que ça. Je pense que tu as répondu aux questions importantes concernant ce nouveau VIE, cette nouvelle vie aussi pour toi. Et puis merci à Gapsmoov de nous avoir mis en relation. À bientôt, Imen.
Imen Boukassem : À bientôt.